Me voilà donc pharmacien, la blouse usée, ravagée devrais-je dire, par les heures passées dans les labos de chimie ! Car oui, la pharmacie, c'est avant tout de la chimie qu'elle soit analytique, organique, minérale, thérapeutique, synthétique ou phytochimique. Une foule de composés acides, agressifs, caustiques qu'il faut savoir dompter et reconnaître. Que de couleurs, odeurs et autres sensations fortement ancrées dans la mémoire ! On n'oublie jamais l'odeur puissante de l'ammoniac, l'amande amère qui préfigure le cyanure, les teintes verte, rouille ou bleu turquoise des précipités de cuivre, la sensation piquante de la soude qui insidieusement vous ronge les espaces de peaux non couverts par la blouse, et j'en passe.
Si beaucoup de mes amis ont choisi l'officine (la pharmacie de ville si l'on préfère), nombreux sont ceux qui ont également emprunté les voies de l'industrie, de l'hôpital ou de la représentation commerciale. Quelques-uns ont tenté la recherche, mais jamais en botanique, car il faut bien l’avouer, le temps des pharmaciens ou médecins naturalistes est révolu… Pourtant, c'est sur ce chemin tortueux que je décidais de m'engager !